Depuis sa fondation au milieu du premier siècle avant notre ère, Lyon n’a cessé de se métamorphoser. Dès lors, quelles dates retenir pour se faire une idée de la richesse de son passé ? Plongée dans l’histoire de Lyon, une cité aux mille facettes, où chaque ruelle pavée résonne des échos lointains de son riche passé.
43 avant notre ère : fondation de Lugdunum ou début de l’histoire de Lyon
Au cœur du Ier siècle avant notre ère, la cité de Lyon naît des cendres de la Guerre des Gaules (58-52), orchestrée par le célèbre Jules César. Quelques mois après son assassinat, le Sénat romain estime que l’armée de César est dangereuse. Il confie à Lucius Munatius Plancus la mission de fonder une nouvelle colonie sur la colline de Fourvière. La nouvelle colonie, baptisée Colonia Copia Felix Munatia, puis Colonia Copia Lugdunum, devient rapidement le joyau de la Gaule romaine.
De ce moment important de l’histoire de Lyon, les fouilles archéologiques ont révélé de nombreux trésors romains :
- le plus ancien théâtre de Gaule (rue Cléberg)
- les thermes (rue des Farges)
- des mausolées (place Wernet)
Sur la colline de la Croix-Rousse sont conservés les vestiges de l’amphithéâtre des Trois Gaules, là où se réunissaient les représentants des soixante nations gauloises pour célébrer le culte à Rome et à Auguste.
Le musée Lugdunum renferme une magnifique collection de stèles, de statues, de bronzes et de mosaïques de l’époque gallo-romaine à Lyon. C’est un des plus beaux musées de la ville. Ouvert du mardi au dimanche, son entrée est gratuite pour les détendeurs de la Lyon CityCard 24 h/ 48 h/ 72 h/ 96 h.
1528 : découverte des Tables claudiennes sur les pentes de la Croix-Rousse
En 1528, deux fragments de plaques bronze révèlent les Tables claudiennes, offrant une fenêtre fascinante sur le discours de l’empereur Claude à Rome en 48 devant le Sénat. L’empereur donne l’accès à la magistrature aux élites gauloises.
Ces vestiges, dévoilés par Roland Gribaux, marchand drapier, trônent aujourd’hui au musée Lugdunum sur Fourvière. Ils sont les témoins silencieux d’une époque où les élites gauloises accédaient à la magistrature.
Il est aussi aussi de voir des reproductions des Tables claudiennes dans la cour intérieure du musée de l’Imprimerie (13, rue de la Poulaillerie – 69002). D’ailleurs, si vous avez l’occasion, je vous recommande de visiter ce musée dont la collection est reconnue au niveau internationale. Il présente au public l’évolution des procédés d’impression depuis la fin du Moyen Âge ainsi que des documents imprimés rares et exceptionnels. Son entrée est, elle aussi, incluse dans la Lyon CityCard.
1853 : percement de la rue Impériale
Au XIXe siècle, un souffle de modernité parcourt l’histoire de Lyon, incarné par le préfet Claude-Marius Vaïsse. Le percement de la rue de la République, autrefois Impériale, transforme la Presqu’île en un véritable chef-d’œuvre urbain, reléguant au passé les zigzags des rues et les traboules de la Presqu’île. La rue de la Ré, petite nom donnée par les Lyonnaises et Lyonnaises, et sa parallèle, la rue du Président Édouard Herriot (ancienne la rue de l’Impératrice) relient la place des Terreaux à la place Bellecour.
Et si ces belles rues bien droites sont là aujourd’hui, c’est pour une seule raison : faciliter les charges de la cavalerie en cas d’émeutes. Les révoltes des Canuts des années 1830 ont profondément marqué les puissants.
1872 : pose de la première pierre de la basilique de Fourvière
En 1872, c’est un moment important de l’histoire de Lyon avec la pose de la première pierre de la basilique Notre-Dame de Fourvière. Cette cérémonie solennelle a été le point de départ d’une entreprise audacieuse qui donne naissance à l’un des monuments les plus emblématiques de la ville. À la tête de cette entreprise visionnaire se trouvait l’architecte Pierre Bossan
Depuis le Moyen Âge, le site est dédié au culte mariale avec la fondation d’une chapelle en 1168 par Olivier de Chavannes. Par ailleurs, lors d’une épidémie de peste au début du XVIIe siècle, les échevins font un vœu : venir en pèlerinage annuel à Fourvière si la peste cesse. Chaque 8 septembre, les échevins (et maintenant le maire et les conseillers municipaux) respectent cet engagement en se rendant en haut de la colline de Fourvière.
Mais, le jour qui représente le plus l’attachement des Lyonnaises et Lyonnais à la basilique de Fourvière est le 8 décembre quand, à la nuit tombée, la ville s’illumine à la lueur des bougies. Ce jour-là, en 1852, c’est l’inauguration de la statue en or de Marie réalisée pour orner le clocher de l’église de Fourvière. Mais, la pluie s’invite à la fête. Les Lyonnaises et Lyonnais refusent de la reporter et déposent leurs lumignons sur le bord de leurs fenêtres. Depuis, la tradition perdure… C’est devenu la Fête des Lumières.
1993 : inauguration de l’Opéra de Lyon
En 1826, un incendie ravage l’Opéra de Lyon réalisé par Soufflot. Pour le remplacer, Antoine-Marie Chenavard et Jean-Marie Pollet se voient confier la construction du nouveau bâtiment, inauguré en 1831. En 1986, face à la vétusté de l’édifice, un concours de réhabilitation est lancé. Jean Nouvel le remporte est décide ne conserver que la façade et le foyer du public. Avec cinq étages en sous-sol, sept cachés derrière la façade et six sous la verrière, l’Opéra de Lyon marie avec succès classicisme et modernité.
Connaissez-vous l’origine du nom de Lyon ?
Lugdunum est le nom latin de Lyon. Au cours de l’Antiquité, d’autres villes françaises s’appelaient ainsi : Laon (Lugdunum Clavatum) et Saint-Bertrand-de-Comminges (Lugdunum Convenarum).