Les traboules de Lyon représentent un trésor architectural unique au cœur du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ces passages mystérieux traversent les immeubles, reliant les ruelles pittoresques du Vieux-Lyon jusqu’aux pentes de la colline de la Croix-Rousse. Plus de 500 traboules se cachent derrière les portes des immeubles lyonnais, notamment dans les quartiers historiques de Saint-Jean et de Saint-Paul. Ces passages secrets sont une véritable plongée dans l’histoire de la ville.
L’histoire secrète des traboules Lyon à travers les siècles
Du latin « trans ambulare » (« passer à travers »), ces passages couverts datent pour la plupart de la Renaissance. Dès le Moyen Âge, ils servaient de raccourcis aux habitants pour passer d’une rue à l’autre, traversant plusieurs habitations pour rejoindre rapidement les quais de Saône et accéder aux bateaux. Les traboules sont particulièrement présentes dans le Vieux-Lyon, près de la cathédrale Saint-Jean, et sur la colline de la Croix-Rousse. Les canuts les ont utilisées comme ces raccourcis pour transporter leurs précieuses étoffes chez les soyeux lyonnais situés en bas de la colline.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les traboules de Lyon deviennent des cachettes pour la Résistance lyonnaise. Ce réseau de passages permettaient aux Résistants d’échapper aux forces allemandes. Aujourd’hui, environ 80 traboules restent accessibles au public, grâce à une convention avec la métropole de Lyon, préservant ainsi cet héritage.
À la découverte des plus belles traboules du Vieux-Lyon
Le quartier historique du Vieux-Lyon, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, regorge de traboules. La célèbre « Longue Traboule » serpente entre la rue Saint-Jean et la rue du Bœuf. Elle traverse quatre cours et quatre bâtiments dans le style Renaissance lyonnais. Une autre des plus célèbres traboules de Lyon se situe au 27 rue Saint-Jean et traverse deux cours intérieures à galerie du XVIe
siècle. Vous pouvez également découvrir d’autres traboules iconiques de la vieille ville, comme :
- La Maison du Chamarier, au 37 rue Saint-Jean, près de la primatiale Saint-Jean-Baptiste
- La Tour Rose et son escalier à vis au 16 rue du Bœuf
- La Maison des Avocats, située rue de la Bombarde, qui abrite le musée Miniature et Cinéma
- L’ancienne Hostellerie de Saint-Christophe, place du Gouverneur
- La Maison Bullioud, avec sa galerie Philibert Delorme au 8 rue Juiverie.
Véritable labyrinthe, ces traboules de Lyon, avec leurs puits ornementés, leurs voûtes d’ogives gothiques et leurs escaliers à vis, invitent les visiteurs à s’imprégner de l’âme lyonnaise et du charme de ses cours intérieures.
Les traboules des pentes de la Croix-Rousse, l’héritage des canuts
Le quartier de la Croix-Rousse, véritable emblème de la révolte des canuts au XIXe siècle, abrite plus de 160 traboules de Lyon. La Cour des Voraces, au 9 place Colbert, symbolise la lutte ouvrière et impressionne avec son monumental escalier de six étages, une œuvre architecturale unique. Entre la place des Terreaux et le plateau de la Croix-Rousse, plusieurs passages relient les rues escarpées et les escaliers typiques du quartier des canuts. Entre les rues Burdeau et René Leynaud, le Passage Thiaffait accueille aujourd’hui des créateurs et des artisans lyonnais et redonne vie à ces lieux chargés d’histoire. La venelle des Pierres Plantées offre une pause bucolique dans ce dédale historique. La Cour du Moirage près de Croix Paquet révèle un escalier en fer forgé qui illustre le savoir-faire lyonnais. Les canuts empruntaient ces passages pour livrer rapidement leurs précieuses soieries aux négociants. Les coursives et les hautes cours facilitaient le transport des métiers à tisser.
- Voir mes infos pour vous balader sur les pentes de la Croix-Rousse
Les traboules de la Presqu’île, des passages oubliés
La Presqu’île recèle des traboules méconnues entre la place Carnot et la place des Terreaux. Les passages oubliés sont :
- Le passage qui relie le 9 rue Laurencin à la cour des Trois Passages, qui sert aujourd’hui de parking
- Le passage de l’Argue, scindé lors du percement percement de la Rue de l’Impératrice (Rue Édouard Herriot)
- La traboule du musée de l’Imprimerie et de la Communication graphique, entre la rue de la Poulaillerie et la rue des Forces (entrée parfois fermée)
- Le passage Tolozan, entre le 23 rue Longue et le 8rue du Plâtre, ayant abrité une école primaire jusqu’en 2016
Conseils pratiques pour explorer les traboules de Lyon
Une convention entre la ville et les propriétaires permet l’ouverture de certaines traboules, notamment dans le Vieux-Lyon et la Croix-Rousse. Elles sont généralement ouvertes au public de 7 h 00 et 19 h 00. Respectez la tranquillité des lieux et des riverains en évitant de parler fort et de stationner dans les parties privatives. Pour enrichir votre découverte, vous pouvez suivre des visites guidées thématiques avec des conférenciers lyonnais. Voici quelques idées de parcours insolites :
- Une visite contée des Pentes de la Croix-Rousse, retraçant les révoltes des Canuts (testée et approuvée ! Je vous ai mis un lien à la fin de l’article)
- Une visite théâtralisée du Vieux-Lyon, qui vous plonge dans l’atmosphère de la Renaissance (idem !)
- Un circuit guidé des traboules, reliant la Croix-Rousse au Vieux-Lyon, pour une immersion complète dans l’histoire
Aujourd’hui, la cité lyonnaise continue de préserver ces joyaux architecturaux qui font sa renommée. Les traboules de Lyon racontent l’histoire vivante de la capitale des Gaules, une ville qui a su garder son identité à travers les siècles. Explorer ces passages secrets, c’est remonter le temps et plonger dans l’histoire lyonnaise. Entre patrimoine et modernité, ces traboules invitent les visiteurs à la découverte et à l’émerveillement. Un incontournable à faire lors de votre séjour à Lyon !